Des enfers de la cave aux plaisirs du jardin
Avec leurs perspectives, leurs couleurs et leurs inspirations, les jardins qui s’étendent derrière les fenêtres du Bâtiment en façonnent aussi les intérieurs. Cela est particulièrement vrai dans la salle à manger d’été. Situé dans la ligne directe du Miroir d’eau, et ouvrant sur la grande terrasse en surplomb des parterres d’ifs, ce lieu de transition offre un accès aussi bien aux jardins qu’à la cuisine, à la salle à manger ou à la galerie rouge – dont la porte encadrée de deux statues de faunes musiciens indique bien la vocation.
Mais une autre entrée attire encore l’œil : celle de la cave. Plongeant dans le sol, son escalier en pierre de taille est mis en valeur par un étonnant décor associant peinture murale et trophées de chasse. Pourrait-on lire ici l’évocation d’une autre inspiration chère au XVIIe siècle – le monde mythologique des Enfers, des nymphes et des Bacchanales ? Sur les murs fortement enduits, dont l’aspect brut contraste avec les autres pièces du Bâtiment, la corne et l’os des trophées d’animaux créent un jeu de matières saisissant. Voilà que s’éveille alors l’écho d’un imaginaire antique, nourri par la vue des jardins où l’on s’attendrait presque à voir surgir un faune, et sonner les premières notes d’une pastorale. Ne sommes-nous pas au théâtre ?