Aminta e Fillide - Handel

Bien qu'Aminta e Fillide soit très rarement donné, on est d’emblée saisi par le sentiment de familiarité qui s’en dégage. En réalité, rien d’étonnant à cela : dans cette cantate pastorale de jeunesse datant de son premier séjour romain (1708), Handel a en effet puisé de nombreuses années plus tard la matière à plusieurs de ses chefs-d’œuvre. Certains airs parmi les plus fameux d’Agrippina, de Rinaldo ou de l’Ode à Sainte Cécile sont littéralement extraits de la partition ! 

C’est dire aussi la stupéfiante variété des quelque 40 arias qui émaillent cette œuvre, tout d’abord composée pour le marquis Ruspoli et l’Académie des Arcadiens - un groupe de lettrés réunis sous le patronage de la reine Christine de Suède et qui aimaient à se retrouver sous la chaleur de l’été romain dans les idylliques jardins du marquis. Près d’une heure durant, y sont relatés dans un style tout en sobriété les assauts amoureux du berger Aminta, auxquels la réticence de la nymphe Fillide fait obstacle... mais la constance et la fidélité d’Aminta finiront par faire fondre le cœur de la belle.