logo des arts florissants z-[200]

Galerie rouge : le salon de musique

Dans cette grande galerie d’une vingtaine de mètres de long créée dans l’ancienne étable, le rouge est la couleur dominante. Une tonalité chaleureuse, à laquelle contribuent aussi les tapisseries aux murs, les appliques et lustres en laiton, ainsi que le coffrage en bois de l’imposante cheminée, que viennent rehausser le blanc et le bleu des faïences de Delft et des porcelaines de Chine.

La Galerie rouge

Echo du XVIIe siècle, cette importante collection de « chinoiseries », comme on appelait alors ces précieuses céramiques, témoigne du goût de l’époque pour un certain exotisme dans les décors. Mais ici le voyage imaginaire ne pousse pas que vers l’Orient… En apportant au Bâtiment certains meubles venus de chez ses parents à Buffalo – comme par exemple la grande pendule de facture américaine – William Christie affirme ses origines et inscrit le grand Ouest dans la mythologie des lieux. Sans rien ôter d’ailleurs à l’effet d’harmonie, le goût du XVIIe anglais s’accordant très bien au français ! Les murs eux-mêmes portent la marque de sa personnalité : sous forme de cartouches peints, des citations latines livrent quelques maximes chères aux yeux du chef d’orchestre, choisies chez Virgile, Salluste, mais également La Rochefoucault, penseur du XVIIe dont les mots par souci d’harmonie sont ici traduits en latin. Les tableaux jouent également un rôle important dans cette pièce – parfois appelée la « portrait gallery ». On y trouve en effet un ensemble de peintures choisies par William Christie, où la thématique musicale domine avec des portraits de musiciens – parmi lesquels le compositeur Etienne de Moulinié (1599-1669) ou le haute-contre Pierre de Jélyotte (1713-1797). Car plus que tout autre lieu du Bâtiment, la galerie rouge invite, par ses volumes et par son acoustique, à recevoir des visiteurs et à jouer de la musique. Et quand viennent les beaux jours, la grande porte vitrée s’ouvre sur un jardin conçu comme un prolongement de cet intérieur : le bien nommé « jardin rouge ».