Handel - La resurrezione

Après Le Messie, Paul Agnew aborde un autre grand oratorio sacré de George Frideric Handel : La Resurrezione.

Rome, 1708. Voilà bientôt deux ans que le jeune Handel a quitté son Allemagne natale pour s’installer en Italie, au cœur de la création musicale et artistique de l’époque. Dans la très catholique Rome, l’opéra est proscrit, tout comme les sujets profanes et les voix féminies. Mais il est un genre qui connaît un essor exceptionnel : l’oratorio. Une mise en drame – mais pas en scène ! – de récits allégoriques et d’Histoire sacrée, à laquelle Handel s’est déjà prêté pour son très remarqué Trionfo del Tempo e del Disinganno, composé sur un livret du cardinal Benedetto Pamphili. 

Avec La Resurrezione, qu’il écrit pour le puissant marquis Ruspoli, Handel avance d’un degré supplémentaire dans son apprentissage romain en s’attelant à la dramatisation en musique de l’épisode le plus important de la liturgie catholique : la Passion et la résurrection du Christ. Voici donc un jeune allemand luthérien de 23 ans, venu à Rome pour exceller dans une forme musicale typiquement italienne, et dont les pièces sacrées trouvent grâce aux yeux mêmes de l’élite catholique, au plus près du Saint-Siège… On ne peut qu’admirer la dextérité étonnante de Handel. Qui plus est lorsque les contraintes, loin de formater sa création, l’amènent à produire une œuvre étonnamment singulière – telle cette Resurrezione déjà résolument handélienne. 

Pour restituer toute la grandeur de cette partition, Paul Agnew réunit à ses côté l’orchestre des Arts Florissants en grand effectif et des solistes de premier ordre, emblématiques de la vocalité « Arts Flo ».